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sidy barkhama niasse
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sidy barkhama niasse

VIP-Blog de bayeniasse
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  • Créé le : 07/01/2008 11:21
    Modifié : 08/01/2008 15:45

    Garçon (24 ans)
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    baye barham

    08/01/2008 14:16

    baye barham


    Les fondements de la morale

    Les Piliers de l'Islam et les Principes de la Morale

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       Le Prophète de l'Islam a bien défini la finalité première de sa mission et la ligne de conduite de sa prédication en disant : "Je n'étais envoyé que pour parachever les nobles vertus" (Mâlik). C'est comme si le Message, qui s'est frayé sa voie dans l'histoire de la vie et pour lequel le Messager a déployé un immense effort pour diffuser sa lumière et rassembler les hommes autour de lui, ne cherchait que l'affermissement de leurs vertus et l'illumination des perspectives de la perfection devant leurs yeux, afin qu'ils y accèdent avec discernement.

       C'est dire que les actes d'adoration, prescrits par l'Islam et considérés comme des piliers de la Foi, ne sont nullement des rites obscurs, du genre de ceux qui lient l'homme à des mystères et lui imposent la charge d'accomplir des actes incompréhensibles et des mouvements dépourvus de toute signification. Au contraire, les obligations que l'Islam prescrit à ses adeptes sont des exercices répétés qui sont destinés à accoutumer l'individu à re selon une morale authentique et à s'y attacher quelles que soient les circonstances qu'il traverse. Elles s'apparentent à des exercices sportifs que l'homme pratique avec passion et constance, dans l'espoir d'en tirer un corps préservé et une vie saine.

       Le Coran munificent et la Sunna pure révèlent clairement, du reste. Ces réalités.

       Ainsi, en ordonnant la prière prescrite, Dieu a révélé la sagesse inhérente à son observance : "Acquitte-toi de la prière : la prière éloigne l'homme des turpitudes et des actions blâmables". (Sourate : Al- `Ankabût - L'Araignée, verset : 45). En effet, l'éloignement des turpitudes, et la purification des mauvaises actions et des paroles malheureuses constituent l'essence même de la prière.

       Dans un hadîth, où Dieu parle par la bouche du Prophète, Dieu dit : " Je n ' accepte la prière que de celui qui fait preuve d ' humilité devant Ma Toute-Puissance, qui n'est pas arrogant envers Mes créatures, qui ne s'endort pas avec la détermination de Me désobéir, qui passe sa journée à Me mentionner et qui est compatissant envers le pauvre, le nécessiteux, la veuve et l'homme éprouvé" (Al-Bazzâr).

       De même, l'Aumône légale (zakât) n'est pas un impôt que l'on prend dans les poches. Elle est d'abord un enracinement des sentiments de bonté et de bienveillance, et un renforcement des liens de connaissance et de familiarité entre les différentes classes sociales.

       Le Coran indique, d'ailleurs, la finalité de l'acquittement de l'aumône : "Prélève une aumône sur leurs biens pour les purifier et les rendre sans tâche". (Sourate At-Tawba - Le Repentir - verset : 103).

       Ainsi, purifier l'âme des maux de l'imperfection et élever la société vers un niveau plus noble constitue le premier secret dans la prescription de l'aumône.

       C'est d'ailleurs pourquoi le Prophète - que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix - a élargi le sens du mot sadaqa (aumône) dont doit s'acquitter le fidèle musulman : "Le fait de sourire à ton frère est une aumône. Le fait de recommander le bien et d'interdire le mal est une aumône. Le fait de renseigner un homme qui s'est égaré est une aumône. Le fait d'enlever de la voie publique les saletés, les épines et les os est pour toi une aumône. Le fait de verser de l' eau de ton récipient dans celui de ton frère est pour toi une aumône. Le fait d'aider un homme malvoyant est pour toi une aumône " (Al-Bukhârî).

       Ces enseignements, prodigués dans un milieu désertique où les gens ont vécu des siècles durant dans les querelles et les ag ressions, montrent les objectifs tracés par l'Islam, vers lesquels il a guidé des Arabes empêtrés dans l'ignorance de la période anté-islamique.

      De même, en prescrivant le jeûne, l'Islam n'y a pas vu une simple privation passagère de nourriture et de boisson. Il l'a considéré plutôt comme un pas vers la privation constante pour l'âme de ses désirs interdits et de ses passions irréfléchies.

      Pour souligner cette signification, l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix - a dit : "Celui qui ne s ' abstient pas de proférer des paroles mensongères, Dieu n'a nullement besoin qu'il se prive de nourriture et de boisson" (Al-Bukhârî) , "Jeûner ce n' est pas tant se priver de nourriture et de boisson, jeûner c ' est s'abstenir de proférer des propos inutiles, de faux serments et des paroles obscènes. Et si un homme t'insulte ou fait preuve d' i 'norance à ton égard, dis-lui alors :j'observe le jeûne" (Ibn khazîma).

       D'ailleurs, le Coran munificent nous enseigne quel est le fruit du jeûne : " O vous qui croyez ! Le jeûne vous est prescrit comme il a été prescrit aux générations qui vous ont précédés, afin que vous craigniez Dieu". Sourate Al-Baqara - La Vache - verset : 183).

       De même, en se rendant sur les Lieux Saints, ce qui est une obligation pour celui qui peut le faire et l'une des prescriptions que l'Islam impose à ses adeptes, l'homme croit qu'il effectue un simple voyage dépourvu de toute signification iniatique.

       Or. cela est totalement faux, car Dieu - qu'Il soit exalté - évoque ce rite en ces termes : "Le pèlerinage a lieu en des mois déterminés. Le pèlerin devra s'abstenir de tout acte charnel, de libertinage et de disputes, durant le pèlerinage. Dieu connaît le bien que vous faites. Emportez des provisions de voyage ; mais vraiment, la meilleure provision de voyage est la crainte révérencielle de Dieu. Ô vous, les hommes doués d'intelligence ! Craignez-moi !". (Sourate Al-Baqara - La Vache - verset : 197) .

                                                   * * *

       A travers cet exposé rapide de quelques uns des rites célèbres de l'Islam et considérés comme ses piliers fondamentaux, nous décelons la profondeur des liens qui existent entre la Religion et l'Ethique.

       En effet, il s'agit d'actes d'adoration qui sont diversifiés quant à l'essence et à la forme, mais qui se croisent quant à la finalité esquissée par l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix - quand il a dit : " Je n ' étais envoyé que pour parachever les nobles vertus" .

       Ainsi, la prière, le jeûne, l'aumône, le pèlerinage et tous les actes d'obéissance relevant des enseignements de l'Islam sont des échelles vers la perfection recherchée et des confluants vers une purification qui préserve la vie et rehausse sa valeur. C'est d'ailleurs en raison de ces qualités éminentes qui les lient ou les génèrent que ces obligations ont reçu un statut élevé au sein de la Religion de Dieu. Aussi, l'individu qui n'arrive pas à en tirer profit pour purifier son coeur et son intelligence est un homme perdu.

       Dieu - qu'Il soit exalté et magnifié - a dit : "La Géhenne est destinée à celui qui arrivera coupable devant son Seigneur. Il n'y mourra point et il n'y vivra pas non plus. Ceux qui viennent à Lui, en hommes croyants, et qui ont accompli des oeuvres bonnes, voilà ceux qui auront les degrés les plus élevés : les jardins d'Eden où coulent les ruisseaux. Ils y demeureront immortels. Telle est la récompense de celui qui se purifie". (Sourate Ta-ha, versets : 74 - 76).

       La Foi est une force qui préserve contre toutes les formes de la bassesse et pousse vers les nobles caractères.

       D'où le fait que quand Dieu invite Ses serviteurs à faire le bien ou les détourne du mal, Il en fait l'exigence de la Foi imprégnée dans leurs coeurs. C'est pourquoi Il s'adresse à eux souvent en tant que croyants : vous qui croyez !..." avant de mentionner les charges qu'Il leur impose, comme par exemple dans ce verset : "... Craignez Dieu et soyez parmi les véridiques..." (Sourate At-Tawba - Le Repentir - verset : 119).

       De même, l'Envoyé de Dieu nous explique que la Foi puissante engendre inéluctablement un puissant caractère moral et que la dissolution de la morale résulte de la faiblesse de la Foi ou de sa disparition, selon la gravité du mal ou de son insignifiance.

       Aussi, au sujet de l'homme au visage impudent et au comportement immoral, qui commet les vices sans se soucier de personne, le Prophète de l'Islam décrit son état en ces termes : "La pudeur et la Foi sont un couple indissoluble. Si l'un disparaît, l'autre disparaît aussi" (Al-Hâkim, At-Tabarânî).

       De même, à l'homme qui nuit à ses voisins et leur cause du :on. la religion réserve un jugement très dur, et l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix - dit à son sujet : "Par Dieu il ne croit pas ! Par Dieu il ne croit pas ! Par Dieu il ne croit pas .' On lui dit : Qui donc, ô Envoyé de Dieu ! Il dit : Celui dont le voisin n'est pas en sûreté contre ses forfaits" (A1-Bukhârî).

       En plus, quand l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix - enseignait à ses Compagnons comment il faut éviter les propos inutiles, le bavardage et le radotage, il leur disait : "Que celui qui croit en Dieu et au jour du Jugement dise du bien ou garde le silence" (Al-Bukhârî).

    Voilà comment il s'employait à semer les vertus et à les entretenir jusqu'à ce qu'elles donnent leurs fruits, en s'appuyant sur la véracité et la perfection de la Foi.

                                                 * * *

       Il arrive, cependant, que certains adeptes de la religion fassent preuve de légèreté dans l'accomplissement des actes d'adoration exigés et qu'ils manifestent dans la vie publique beaucoup d'empressement et d'attachement à les observer tout en commettant des actes contraires à la noblesse du caractère et à la Foi véritable.

       Or, le Prophète de l'Islam a menacé ces pécheurs et a mis sa Communauté en garde contre eux. C'est dire que l'imitation des actes d'adoration est à la portée de celui qui n'est pas imprégné de leur esprit ou élevé à leur niveau.

       En effet, un enfant peut imiter les gestes de la prière et répéter les paroles qu'on y observe. De même, l'acteur peut faire preuve de soumission et interpréter la plupart des rôles de la vie de dévotion. Mais, ni l'un ni l'autre de ces jeux ne servent nullement la préservation de la certitude et la noblesse du dessein. Car le jugement sur le degré du mérite et l'exemplarité du comportement dépend toujours d'un critère infaillible, à savoir la noblesse de caractère.

       On rapporte à ce sujet qu'un homme a demandé au Prophète : Envoyé de Dieu ! une telle parle beaucoup de ses bonnes oeuvres nombreuses en matière de prière, de jeûne et d'aumône, mais elle nuit à ses voisins par sa mauvaise langue ! Il lui dit : Une telle est dans l'Enfer. L'homme dit : Ô Envoyé de Dieu ! une telle évoque le peu de prière et de jeûne qu' elle observe, mais elle donne en aumône des morceaux de fromage et ne nuit pas à ses voisins ? Il lui dit : Une telle est au Paradis " (Ahmad).

       Cette réponse renferme une haute considération pour la valeur du caractère noble et une indication que l'aumône est une forme d'adoration à caractère social dont l'utilité bénéficie à autrui. C'est pourquoi ce hadîth n'évoque pas la réduction dans l'aumône comme il l'envisage pour la prière et le jeûne, bien qu'ils soient tous des actes d'adoration individuels quant à leur forme.

       C'est dire que le Prophète de l'Islam ne se contente pas de répondre à une question contingente pour indiquer l'affinité entre le caractère moral et la Foi véritable, son lien étroit avec l'adoration authentique et le fait qu'il soit la source de la bonne conduite dans la vie ici-bas et du salut dans la Vie future. Car la question de la morale est plus importante que cela. Elle nécessite une initiation continue et des conseils répétés pour enraciner dans les coeurs et les esprits cette vérité, à savoir que la Foi, la bonne conduite et la morale sont des éléments intrinsèquement liés qu'aucun homme ne peut défaire.

       En effet, le prophète a interrogé un jour ses Compagnons : Save_-vous qui est le ruiné ? Ils lui disent : Le ruiné d'entre nous est celui qui n'a ni sous, ni biens. Il leur dit : Le ruiné dans ma communauté est celui qui viendra au Jour de la Résurrection avec des prières, de l'aumône, du jeûne et qui viendra aussi avec des insultes proférées contre un tel, des accusations mensongères contre un autre, des spoliations de biens d'un troisième, un crime contre un quatrième et des forfaits contre un cinquième. On donnera alors à l' un (une de ces victimes) de ses bonnes actions pour le dédommager) et l'on donnera à l'autre de ses bonnes actions. Quand ses bonnes actions seront épuisées alors qu ' il ne s'est pas acquitté de ses dettes, il prendra sur lui de leurs péchés et sera envoyé en Enfer" (Muslim).

       Tel est l'homme ruiné : il est comme le commerçant qui possède dans sa boutique des marchandises pour mille dinars mais dont les dettes atteignent les deux mille. Comment un tel pauvre peut-il être riche ? Il en est de même pour l'homme religieux qui, tout en accomplissant des actes d'adoration, reste un homme méchant et agressif, au visage sombre. Comment peut-on le considérer comme un individu pieux ?

       On rapporte, d'ailleurs, que le Prophète a donné un exemple qui s'applique à ces cas. Il a dit : "Le bon caractère dissout les péchés comme l'eau dissout la glace. Et le mauvais caractère

       C'est dire que, lorsque les vices pullulent dans l'âme et que leur nuisance se répand et leur danger s'aggrave, l'individu se dépouille de ses vertus, tel un homme nu débarrassé de ses vêtements. Sa prétention d'avoir la Foi devient pur mensonge. Car quelle valeur peut avoir une religion dépourvue de morale

       Et que signifie le fait d'être corrompu tout en se réclamant de Dieu ?

       Pour confirmer ces principes évidents sur l'affinité entre Foi et noblesse du caractère moral, le noble Prophète dit : "Celui qui possède en lui les trois défauts suivants est hypocrite même s' i accomplit la prière, le jeûne, le grand et le petit pèlerinage er même s'il dit : je suis musulman. Ces trois défauts sont : quand i parle il ment, quand il promet il ne tient pas sa promesse et quanü on lui confie quelque chose il trahit" (Muslim). Dans une autre version : "Le signe de l'hypocrite se résume en trois choses : quand il parle il ment, quand il promet il ne tient pas sa promesse et quand il prend un engagement il trahit, même s' il prie, jeûne e: prétend qu'il est musulman" . Il a dit également : "Celui qui a en lui ces quatre défauts est un hypocrite pur, et celui qui en possède une partie a en lui une part d'hypocrisie jusqu'à ce qu'il s'en débarrasse : quand on lui confie quelque chose il trahit, quand parle il ment, quand il prend un engagement il trahit, et quand ii se dispute il outrepasse la mesure" (Al-Bukhârî).

                                             Vers un monde meilleur

       Il ressort de ces enseignements que l'Islam est venu pour faire accomplir à l'humanité des pas de géant vers une vie scintillant de vertus et de règles de bienséance. Car, il considère que ces étapes conduisant à ce noble but relèvent de la substance de son Message, et estime que le non respect de ces règles éloigne de sa Foi. C'est dire que la morale n'est pas un luxe dont on peut se passer. Elle est plutôt la source de la vie agréée par la religion qui honore ceux qui la pratiquent. D'autant plus que l'Islam a recensé les vertus et incite ses adeptes à s'attacher à elles une à une. D'ailleurs, si nous nous mettions à rassembler les paroles du Prophète sur la conformité aux nobles caractères moraux, nous finirions par avoir dans les mains un volume sans équivalent du plus grand maître parmi les réformateurs. Mais, avant d'entrer dans les détails au sujet de ces vertus et de mentionner les traditions rapportées à propos de chacune d'elles, nous voulons évoquer une part de son appel vivant en faveur des nobles caractères moraux et des qualités sublimes.

       Usâma Ibn Sharîk rapporte ceci : "Pendant que nous étions assis auprès du Prophète - que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix - en gardant un silence grave, des hommes sont venus et lui ont demandé : Quel est le serviteur le plus aimé par Dieu - qu'Il soit exalté ? Il a dit : Celui qui a le meilleur caractère moral" (At -Tabarânî).

       Dans une autre version : "Quelle est la meilleure chose donnée homme ? Il a-dit : Un bon caractère moral" (Ibn Hibbân).

       Il a dit également : "L' indécence et l ' obscénité n ' ont rien à voir a V ec l'Islam. Et le meilleur musulman parmi les hommes est celui qui a le meilleur caractère " (At-Tirmidhî).

       On lui a demandé : "Quel est le croyant dont la Foi est la plus parfaite ? et il a dit : "Celui qui a le meilleur caractère" (At-Tabarânî).

      Abdallâh Ibn `Amr rapporte ceci : "J'ai entendu l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix - dire : Voulez-vous que je vous indique qui m ' est d'entre vous le plus cher, qui sera le plus proche de moi au Jour de la Résurrection ? - et il a répété cela deux ou trois fois - Les gens présents lui ont dit . Oui, t , Envoyé de Dieu. Il leur a dit : Celui d'entre vous qui a le meilleur- caractère" (Ahmad).

       Il a dit aussi : "Rien ne pèsera dans la balance du croyant au Jour de la Résurrection comme le bon caractère. Car Dieu déteste l'homme obscène et grossier. Et l'homme doté d'un bon caractère atteindra par cette qualité le degré de celui qui jeûne et prie" (Ahmad).

       Si une telle déclaration émanait d'un philosophe concerné par l'éthique et la réforme de la morale seulement, cela ne provoquerait pas l'étonnement. Mais, ce qui est extraordinaire, c'est quand elle émane d'un grand fondateur de religion. Car les religions s'appuient, en premier lieu dans leur réalité, sur l'adoration pure.

       Or, le Prophète de l'Islam a appelé pour l'observance de nombreux actes d'adoration et instauré un Etat fondé sur un long combat contre des ennemis multiples. Aussi, si malgré l'ampleur des tâches de sa foi et la diversité des aspects de l'action devant ses disciples, il trouve le moyen de leur indiquer que le bon caractère pèsera beaucoup dans leurs balances au Jour de la Résurrection, cela montre clairement la place qu'occupe la bonne morale en Islam.

       A vrai dire, si la religion est question de bon caractère entre un homme et un autre, elle est dans sa nature céleste un lien sublime entre l'homme et son Seigneur. Ainsi, les deux cas sé ramènent à la même vérité.

       Il est vrai qu'il y a des religions qui annoncent qu'embrasser un dogme particulier remet les péchés et qu'accomplir certains actes d'adoration efface les fautes. Mais l'Islam ne le confirme que si le dogme embrassé constitue un axe pour faire le bien et accomplir le devoir, et que si l'adoration proposée conduit à se purifier du mal et à se préparer pour la perfection recherchée. C'est-à-dire que les mauvaises actions ne sont annihilées que par les bonnes actions assumées par l'homme, ce qui lui permet de s'élever vers un niveau meilleur.

       Le Prophète - que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix - a tenu à insister sur ces principes justes pour que sa Communauté les assimilent bien, de manière à ce qu'elle ne sous-estime pas la valeur de l'éthique et afin que la valeur des actes cultuels soit rehaussée. Anas rapporte que l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix - a dit : "Le serviteur peut, grâce à son bon caractère, atteindre les sommets des degrés de la Vie future et les plus sublimes demeures, tout en ayant une adoration faible. Mais il peut, par son mauvais caractère, s'enfoncer dans les abîmes de l'Enfer" (At-Tabarânî).

       De même, 'Aicha - que Dieu soit satisfait d'elle - rapporte ceci : "J'ai entendu l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix - dire : Le fidèle croyant peut, grâce à son bon caractère, atteindre le degré de celui qui jeûne et passe ses nuits dans la prière " . Dans une autre version : "Le fidèle croyant peut, grâce à son bon caractère, atteindre les degrés de celui qui prie la nuit et jeûne le jour" (Abû Dâwud). Ibn `Omar rapporte ceci : "J'ai entendu l'Envoyé de Dieu dire : Le musulman économe dans son adoration peut atteindre le degré de celui qui jeûne et passe ses nuits à prier en récitant les versets de Dieu, et ceci grâce uniquement à son bon caractère et à la noblesse de sa nature" (Ahmad).

    Abû Hurayra rapporte que le Prophète - Que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix - a dit : "la noblesse du croyant c' est sa Foi. Sa grandeur d'âme, c'est son entendement. Et sa lignée, c'est son caractère mora l" (Al-Hâkim). De même Abû Dhar rapporte qu'il a dit : "L' homme qui a réussi est celui qui a voué son coeur sincèrement à la Foi, qui a rendu son coeur sain, sa langue véridique, son âme apaisée et son naturel droit" (Ibn Hibbân).

                                                    * * *

       Dans la société, le bon caractère n'est pas fondé à coup d'enseignements prescrits, de simples ordres ou d'interdictions. Car il ne suffit pas, pour imprégner les âmes de vertus, que le maître dise à l'élève : Fais cela ou ne fais pas cela. En effet, l'éducation utile exige une longue initiation et des soins continus. En plus, aucune éducation ne réussit que si elle s'appuie sur un bon modèle. Ainsi, l'homme mauvais ne peut laisser un bon effet sur les âmes autour de lui. On ne peut attendre un bon effet que de celui vers lequel les regards se tournent pour être saisis par sa politesse et ravis par sa noblesse. Alors, par admiration pour ses qualités, les regards s'inspirent de son attitude et par amour sincère ils suivent ses traces. C'est dire que, pour que le suiveur acquiert beaucoup de vertus, il faut que celui qui est suivi comme modèle en possède davantage.

       Or, le Prophète de l'Islam était au milieu de ses Compagnons un modèle suprême pour l'éthique à laquelle il appelait. En effet, il enracinait cette morale sublime chez ses Compagnons d'abord par son noble comportement et ensuite par ses sagesses et ses exhortations.

       A ce sujet, `Abdallâh Ibn `Amr disait : "L'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde Grâce et Paix - n'était ni grossier ni obscène. II disait : Les meilleurs d'entre vous sont ceux qui possèdent le meilleur caractèr e" (Al-Bukhârî). Anas rapporte pour sa part : " J'ai servi le Prophète - que Dieu lui accorde Grâce et Paix - pendant dix années. Par Dieu ! Il ne m'a jamais dit : Ouf ! et ne m'a jamais interpellé en ces termes : Pourquoi as-tu fait cela ? ou tâches de faire cela ?" (Muslim).

       Anas disait également : "Il arrivait qu'une femme prenait la main de l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix - et le conduisait là où elle voulait. De même, quand un homme se mettait en face de lui et lui serrait la main, il ne la retirait pas avant que cet homme ait retiré la sienne et il ne détournait pas son visage avant que cet homme ne le fisse. De même, on ne l'a jamais vu adopter une position assise hautaine en présence d'un visiteur" (At-Tirmidhî).

       De son côté 'Aicha disait : "Chaque fois qu'il avait à choisir entre deux choses, l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix - optait pour la plus aisée, tant qu'elle ne comportait pas de péché. Si cette chose comportait un péché, il était d'entre les hommes celui qui s'en éloignait le plus. De même, l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix - n'a jamais sévi pour lui-même. Il ne sévissait que lorsqu'une prescription divine était violée. De même, l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix - n' a jamai s, frappé de sa main aucune chose, ni femme, ni serviteur, sauf quand il combattait dans le chemin de Dieu" (Muslim).

       Anas disait aussi : "Je marchais à côté de l'Envoyé de Dieu qui portait un manteau avec des bordures dures. Un homme l'a rattrapé et l'a tiré brutalement vers lui, au point que j'ai vu les traces laissées par les bordures du manteau sur le cou de l'Envoyé de Dieu. L'homme lui a dit : O Muhammad ! ordonne en ma faveur une part de l'argent dont tu disposes ! l'Envoyé de Dieu s' est tourné vers lui, a souri et il a ordonné une part pour lui" (Al-Bukhârî).

    `Aïcha rapporte que l'Envoyé de Dieu a dit : "Dieu est bienveillant et aime la bienveillance. Il donne pour la bienveillance ce qu'Il ne donne pas pour la violence ou pour toute autre chose" (Muslim).

       Dans une autre version : "Chaque fois que la douceur se trouve dans une chose elle l'anoblit, et chaque fois qu'elle y est arrachée elle l'altère" .

       Jarîr rapporte que le Prophète - que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix - a dit": "Dieu - qu'Il soit exalté et magnifié - donne pour la bienveillance ce qu'Il ne donne pas pour la stupidité. Et quand Dieu aime un serviteur, Il lui donne la bienveillance. Chaque fois que les gens d'une maison sont privés de la bienveillance, ils sont privés de tout le bien" (At-Tabarânî).

       On a interrogé `Aïcha - que Dieu soit satisfait d'elle : "Que faisait l'Envoyé de Dieu quand il était chez lui ? Elle a répondu : Il était au service des membres de sa famille. Quand sonnait l' heure de la prière, il faisait ses ablutions et sortait pour l'accomplir". Abdallâh Ibn Harith rapporte : "Je n'ai jamais vu un homme plus souriant que l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix" (Muslim).

       Anas disait : `De tous les hommes, l'Envoyé de Dieu était celui qui avait le meilleur caractère. J'avais un jeune frère sevré surnommé Abû Umayr qui avait un oiseau malade appelé al-Nughayr. Or, l'Envoyé de Dieu cajolait ce jeune enfant et lui disait : ô Abû Omayr ! qu'a fait al-Nughayr ?" (Al-Bukhârî).

       Parmi ses qualités bien connues, l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix - était généreux et ne refusait jamais quelque chose. Il était courageux et ne revenait jamais sur un droit. Il était juste et ne manquait jamais d'équité dans son jugement. Il était véridique et loyal dans tous les moments de sa vie.

       Dieu ordonne, d'ailleurs, aux musulmans de se conformer à ses hautes qualités et à ses nobles vertus : "Vous avez dans l'Envoyé de Dieu un beau modèle pour celui qui aspire à Dieu et au jour du Jugement et qui invoque beaucoup Dieu". (Sourate Al-Ahzâb - les Coalisés - verset : 21).

       Le Qadi `Iyâdh disait : "Le Prophète - que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix - était le meilleur des hommes, le plus généreux des hommes, le plus courageux des hommes. Une nuit les habitants de Médine furent alerté par un bruit. Certaines personnes sont allées vers la source de ce bruit. Mais l'Envoyé de Dieu les a croisés à son retour, après avoir été le premier à arriver sur les lieux et vérifier qu'il s'agissait d'une jument détachée d'Abû Talha qui avait une épée plantée au collier. Il a dit alors à ces personnes : N' ayez crainte" .

       `Ali - que Dieu soit satisfait de lui - disait : "Au comble de la bataille nous nous protégions derrière l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix - qui se trouvait le plus exposé face à l' ennemi" .

       Jâbir Ibn `Abdallâh - que Dieu soit satisfait de lui - disait : "On n'a jamais rien demandé au Prophète - que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix - et qu'il ait répondu par : non" .

       Son épouse Khadîja lui a dit un jour : "Tu supportes le plus dur, tu donnes au plus démuni et tu assistes dans les moments les plus difficiles" . On lui a apporté un jour soixante-dix mille Dirhams qu'on a mis sur un paillasson. Il s'est levé et les a distribués jusqu'au dernier centimes, sans renvoyer un seul demandeur.

       Un jour un homme vint lui demander un peu d'argent. Il lui dit : "Je n'ai rien, mais emprunte en mon non et quand nous aurons quelque chose nous le réglerons". `Omar lui dit : "Dieu ne t' a pas chargé de ce que tu ne peux supporter " . Le Prophète que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix - n'a pas aimé cela. Un homme des Ansârs (auxiliaires) se leva et dit : "0 Envoyé de Dieu ! Dépense et ne crains pas une raréfaction de don de la part du Maître du Trône" . L'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix - sourit, son visage s'illumina et il dit : "C'est ainsi qu'on m'a ordonné de faire" .

       De même l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix - s'employait à rapprocher ses Compagnons et à ne pas les diviser. Il honorait le plus illustre de chaque groupe et lui confiait sa direction.

       Il mettait aussi les gens en garde et s'en méfiait, mais sans en priver aucun de son sourire et de son bon caractère. Il s'enquerrait de la situation de ses Compagnons et accordait à ses visiteurs une place de mérite, de sorte que chacun d'eux pensait qu'il était le plus honoré auprès de lui.

       Il était patient avec son visiteur, jusqu'à ce qu'il partait de son plein gré. Celui qui lui demandait quelque chose ne partait jamais sans cette chose ou au moins avec des paroles apaisantes. Sa bonté et sa libéralité ont gagné les gens, au point qu'il était un père pour eux et qu'ils sont devenus égaux en droit auprès de lui.

       Il était toujours souriant, de nature simple, facilement abordable, ni grossier, ni dur, ni criard, ni obscène, ni réprobateur, ni distributeur de compliments. Il fermait les yeux devant ce qu'il n'aimait pas et son visiteur ne désespérait jamais de lui.

       `Aïcha - que Dieu soit satisfait d'elle - disait : "Personne n'avait de meilleur bon caractère que l'Envoyé de Dieu, jamais aucun de ses Compagnons ou des membres de sa Famille ne l' avait appelé sans qu ' il ne répondisse par : je suis à toi" .

       Jarîr Ibn `Abdallâh - que Dieu soit satisfait de lui - disait : "Jamais l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix - ne s'est détourné de moi depuis que j'ai embrassé l'Islam. Il souriait chaque fois qu'il me voyait" .

       Il plaisantait avec ses Compagnons, se mêlait à eux et les ménageait. Il jouait avec leurs enfants et les mettait sur ses genoux.

       Il répondait à la demande de l'homme libre, de l'esclave, de la servante et du déshérité, rendait visite aux malades au fin fond de Médine et acceptait l'excuse de celui qui la présente.

       Anas disait : "Jamais l'Envoyé de Dieu n'a détourné la tête face à un homme qui lui parlait en confidence à l' oreille avant que cet homme ne détourne la tête le premier. Jamais il n'a retiré sa main à un homme qui la lui serrait avant que celui-ci ne retire la sienne. En plus, il commence toujours par saluer celui qu'il rencontre et serre le premier la main de ses Compagnons" .

       De même, on ne l'a jamais vu allonger les pieds au milieu de ses Compagnons, de manière à gêner l'un d'eux.

       Il honorait celui qui entrait chez lui. Il lui arrivait même d'étaler pour lui son manteau, ou de lui donner l'oreiller sur lequel il était adossé et de l'inviter à s'y asseoir s'il . refusait.

       Il surnommait ses Compagnons et les appelait par leurs meilleurs noms pour les honorer. Il ne coupait jamais la parole à quiconque avant que celui-ci s'arrête de parler ou se lève pour s'en aller.

       Anas disait : "Lorsqu'on lui apportait un cadeau, le Prophète - que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix - disait : Portez-le à la maison d'une telle, car elle était une amie de Khadîja ; elle aimait Khadîja" .

      `Aïcha disait : "Je n'étais jalouse d'aucune femme autant que de Khadîja en raison de ce que je l'ai entendu dire d'elle. Il lui arrivait d'immoler une chèvre et de la donner en cadeau à ses amies. Un jour, sa soeur (de Khadîja) a demandé qu'il la recoive et il a été réjoui par elle. Un autr e. jour il a aimablement reçu une femme et l'a longuement interrogé sur sa situation. Après son départ, il a dit : Elle venait nous voir du vivant de Khadîja. Or, la fidélité au pacte fait partie de la Foi" .

       De même, il était attentif et bienveillant avec les gens de sa lignée, mais sans les préférer à ceux qui ont du mérite.

       Abû Qatâda rapporte ceci : "Quand la délégation du Négus (al-Najâchî) est venu à Médine, le Prophète - que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix - se leva pour les servir. Ses Compagnons lui dirent : nous pouvons assumer cette tâche à ta place. Il leur dit : Ils ont honoré nos Compagnons et j ' aime les récompenser " .

       Abû Umâma rapporte ceci : "L'Envoyé de Dieu est sorti vers nous et nous nous sommes levés. Il nous a dit alors : Ne vous levez pas comme le font les non-Arabes pour s'honorer les uns les autres" . Il a dit également : "Je ne suis qu'un serviteur qui mange comme tout serviteur, et je m'asseoir comme s ' asseoit tout serviteur" . Il montait également à dos d'âne, montait à deux sur le dos d'une monture, rendait visite aux démunis, tenait compagnie aux pauvres, se mêlait à ses Compagnons et s'asseyait là où il y avait une place.

       De même l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix - a accompli un pèlerinage à dos de chameau avec une selle usée, sur laquelle il y avait une couverture qui ne valait pas quatre Dirhams. Il a dit à cette occasion : "C'est un pèlerinage sans la moindre hypocrisie ni ostentation" .

       Quand il a conquis la Mecque, il y entra la tête tellement baissée sur sa monture qu'elle touchait presque le bois placé devant la selle, par modestie envers Dieu - qu'Il soit exalté.

       Il gardait souvent le silence et ne parlait pas inutilement. Il se détournait également de celui qui proférait de mauvais propos.

      Son rire était du sourire et son discours était tranchant, là où il n'y a ni indiscrétion ni insuffisance.

       Le rire de ses Compagnons en sa présence était du sourire, par égard pour lui et par conformité à lui.

       Les séances qu'il tenait étaient des séances de magnanimité, de bien et de fidélité, où les voix ne s'élèvaient point et où on ne portait pas atteinte aux honneurs.

       Quand il parlait, ses Compagnons présents baissaient la tête en restant immobiles et silencieux.

       Quand il se déplaçait, il marchait en entier et on savait en le regardant marcher qu'il n'était ni las, ni paresseux.

       Ibn Abû Hâla disait : "Il gardait le silence pour quatre choses : par magnanimité, par prudence, par égard et par réflexion " . `Aïcha disait : "Quand il parlait d' une chose ses mots pouvaient être comptés " .

       Il aimait le parfum et les bonnes odeurs et en usait beaucoup. Toutes les richesses de la vie d'ici-bas lui ont été offertes, mais il s'est détourné de leurs attraits et mourût en ayant son bouclier hypothéqué chez un juif en échange de dépenses en faveur des siens. 





     
     


     

    juma medina baye

    08/01/2008 14:17

    juma medina baye




    Le livre de la Genèse relate qu'Abraham n'avait pas d'enfants et qu'il ne nourrissait plus l'espoir d'en avoir. Une nuit, Dieu le fit sortir de sa tente et lui dit : « Lève les yeux au ciel et compte les étoiles si tu peux les dénombrer. » Et tandis qu'Abraham plongeait son regard dans la voûte céleste, il entendit la voix lui dire : « Telle sera ta postérité » 1.

    Sarah, l'épouse d'Abraham, avait alors soixante-seize ans, et lui en avait quatre-vingt-cinq. Elle lui donna sa servante Agar, une Égyptienne, afin qu'il la prît comme seconde épouse. Mais les rapports s'aigrirent entre la maîtresse et la servante, et Agar s'enfuit de devant la colère de Sarah, implorant Dieu dans son infortune. Il lui envoya un Ange avec ce message : « Je multiplierai ta postérité, et elle sera si nombreuse qu'on ne pourra pas la compter. » Et l'Ange ajouta : « Voici, tu es enceinte et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom d'Ismaël, car le Seigneur t'a entendue dans ta détresse » 2. Alors Agar retourna auprès d'Abraham et de Sarah et leur rapporta les paroles de l'Ange.

    Et quand vint la naissance, Abraham nomma son fils Ismaël, ce qui signifie : « Dieu entend. »Lorsque l'enfant atteignit l'âge de treize ans, Abraham était dans sa centième année et Sarah était nonagénaire. Dieu parla une nouvelle fois à Abraham et lui promit que Sarah également lui donnerait un fils, qui devrait recevoir le nom d'Isaac. Craignant que son fils aîné ne perdît de ce fait la faveur de Dieu, Abraham formula cette prière : « Puisse Ismaël vivre devant Toi ! » Et Dieu lui dit : « En faveur d'Ismaël, Je t'ai entendu. Vois, Je l'ai béni ... et Je ferai de lui une grande nation. Mais mon alliance, Je l'établirai avec Isaac, que va enfanter Sarah, l'an prochain à cette même saison » 3.

    Sarah donna naissance à Isaac et ce fut elle-même qui l'allaita. Lorsqu'il fut sevré, elle dit à Abraham qu'Agar et son fils ne devaient pas demeurer plus longtemps dans leur foyer. Abraham en fut affligé, car il aimait Ismaël. Mais Dieu lui parla à nouveau, lui disant de suivre le conseil de Sarah et de ne point s'attrister ; et Il lui renouvela sa promesse qu'Ismaël serait béni.

    Ce n'était pas une seule, mais deux grandes nations qui devaient regarder Abraham comme leur père. Deux grandes nations, c'est-à-dire deux

    puissances bien guidées, deux instruments faits pour accomplir la volonté du Ciel, car la bénédiction promise par Dieu n'est pas d'ordre profane, et il n'est de grandeur devant Dieu que la grandeur selon l'Esprit. Ainsi Abraham fut-il la source de deux courants spirituels, qui ne devaient pas s'écouler ensemble mais suivre chacun son propre cours. Il confia Agar et Ismaël à la bénédiction de Dieu et aux soins de Ses Anges, certain que tout irait bien pour eux.

    Deux courants spirituels, deux religions, deux mondes consacrés à Dieu ; deux cercles, et par conséquent deux centres. Un lieu n'est jamais saint par le choix de l'homme, mais parce qu'il a été choisi dans le Ciel. Il y avait deux centres sacrés dans l'orbite d'Abraham : l'un d'eux était proche de lui, tandis que l'emplacement de l'autre ne lui était peut-être pas encore connu. Or ce fut vers le second qu'Agar et Ismaël furent dirigés, dans une vallée déserte d'Arabie, à une quarantaine de jours de caravane au sud de Canaan.

    La vallée s'appelait Bacca en raison, disent certains, de son étroitesse t : elle était cernée de tous côtés par des collines, avec seulement trois ouvertures, une vers le nord, une vers le sud et la troisième vers l'ouest, en direction de la mer Rouge, éloignée d'une vingtaine de lieues. Les Écritures ne nous disent pas comment Agar et son fils atteignirent Bacca. Peut-être des voyageurs les prirent-ils en charge, car la vallée était située sur l'une des grandes routes de caravane, appelée parfois la route de l'encens à cause des parfums et autres denrées de même nature qui étaient acheminés par cette voie, du sud de l'Arabie à la Méditerranée. Et sans doute Agar reçut-elle, une fois parvenue à cet endroit, l'inspiration de quitter la caravane. Mais après peu de temps la mère et l'enfant commencèrent à souffrir de la soif, au point qu'Agar craignit pour la vie d'Ismaël.

    Selon les traditions rapportées par leurs descendants, celui-ci, couché sur le sable, élevait ses plaintes vers le Ciel tandis que sa mère, debout sur un rocher au pied d'une éminence voisine, cherchait à voir si quelque secours était en vue. N'apercevant personne, elle gagna rapidement un autre promontoire rocheux d'où son regard ne put découvrir âme qui vive. A demi égarée par la détresse, elle parcourut ainsi par sept fois la distance séparant les deux monticules jusqu'à ce que, s'étant enfin assise pour se reposer sur le rocher le plus éloigné, elle entendît la voix de l'Ange. Selon la Genèse : Dieu entendit la voix de l'enfant et l'Ange de Dieu appela du ciel Agar et lui dit : « Qu'as-tu, Agar ? Ne crains pas, car Dieu a entendu la voix de l'enfant dans le lieu où il est. Lève-toi! Relève l'enfant et prends-le par la main, car Je ferai de lui une grande nation. » Dieu lui ouvrit alors les yeux et elle vit un puits d'eau .

    L'eau était celle d'une source que Dieu avait fait jaillir du sable au contact du talon d'Ismaël. Par la suite, la vallée devint rapidement une halte pour les caravanes en raison de l'excellence et de l'abondance de cette eau ; et le puits fut appelé Zemzem.

    Quant à la Genèse, qui est le livre consacré à Isaac et à sa descendance, et non à l'autre lignée d'Abraham, elle nous dit au sujet d'Ismaël : Et Dieu fut avec Penfanl, il grandit et demeura au dggg i, et il devint habile à tirer à l'arc'. Après quoi elle ne mentionne que rarement son nom, si ce n'est pour nous apprendre que les deux frères, Isaac et Ismaël, inhumèrent ensemble leur père à Hébron et que, quelques années plus tard, Esaü épousa sa cousine, qui. était la fille d'Ismaël. Mais les louanges d'Ismaël et de sa mère sont chantées de façon indirecte dans le Psaume qui commence ainsi : Que tes tabernacles sont aimables, ô Seigneur des armées, et qui parle du miracle de Zemzem causé par leur passage à travers la vallée : Béni est celui qui place sa force en Toi et qui trouve en son coeur les chemins de ceux qui, passant à travers la vallée de Bacca, en ont fait un lieu plein de sources.

    Au moment où Agar et Ismaël atteignaient leur destination, Abraham avait encore soixante-quinze années à vivre, et il rendit visite à son fils dans le lieu saint où Agar avait été guidée. Le Coran nous dit que Dieu lui montra l'emplacement exact, près du puits de Zemzem, sur lequel lui et Ismaël devaient bâtir un sanctuaire ; et ils furent instruits sur la façon de l'édifier. Son nom, la Ka'bah, c'est-à-dire le cube, se réfère à sa forme, qui est approximativement cubique ; ses quatre coins sont orientés vers les quatre points cardinaux. Mais l'objet le plus saint de ce saint lieu est une pierre céleste qui, dit-on, fut remise à'Abraham par un ange qui l'apporta de la colline d'Abû Qubays, située à proximité, sur laquelle elle était demeurée à l'abri depuis son arrivée sur terre. « Elle était descendue du Paradis plus blanche que le lait, mais les péchés des fils d'Adam l'avaient noircie. » Ce fut cette pierre noire qu'ils enchâssèrent dans le coin oriental de la Ka'bah.

    Lorsque le sanctuaire fut achevé, Dieu parla encore à Abraham et lui ordonna d'instituer le rite du pèlerinage à Bacca ou, comme on devait dire plus tard, Makka (La Mecque) : Purifie ma Maison pour ceux qui accomplissent les circuits, pour ceux qui se tiennent debout auprès d'elle, pour ceux qui s'inclinent et qui se prosternent. Appelle les hommes au Pèlerinage pour qu'ils viennent à toi à pied, ou sur quelque monture élancée, de tout chemin encaissé.

    Agar ayant conté à Abraham la façon dont elle avait cherché du secours, il prescrivit que les pèlerins, en accomplissant le rite du Pèlerinage, passeraient par sept fois entre les deux éminences sur lesquelles Agar était montée pour scruter l'horizon et auxquelles furent donnés les noms de Safâ et Marwah.
    Plus tard encore, peut-être lorsqu'il était à Canaan et qu'il contemplait les pâturages et les champs de blé qui s'étendaient autour de lui, Abraham pria ainsi : En vérité j'ai établi une partie de mes descendants dans une vallée stérile, auprès de ta Maison sacrée...Aussi incline vers eux les coeurs des hommes et accorde-leur des fruits pour subsistance afin qu'ils soient reconnaissants





     
     

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